Dimanche 1er JUIN 2025
Au siège de notre association
7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN
Analyse d’extraits de films et débats :
HOMMAGE AU CINÉASTE AUTRICHIEN OTTO PREMINGER
LAURA (1946)
LE CARDINAL (1963)
Dimanche 15 JUIN 2025
Au siège de notre association
7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN
Analyse d’extraits de films et débats :
HOMMAGE À MARLON BRANDO (1924-2004)
Marlon Brando a laissé une trace profonde, comme comédien, dans l’histoire du cinéma américain.
Une présence exceptionnelle, magnifique, inoubliable pour les rôles où il s’est donné corps et âme : « Jules César », » Sur les quais », « Viva Zapata ». « Apocalypse Now », « Le Parrain », « The Chase » entre autres.
Il travailla à l’Actor Studio, la grande école d’acteurs américaine, avec Stella Adler et avec Elia Kazan qui lui donna trois de ses rôles les plus importants :
« Viva Zapata », « Sur les Quais » et « Un Tramway nommé désir ».
Forte personnalité, plusieurs metteurs en scène souffriront de ses colères, de sa violence rebelle. Devenu un peu malgré lui un « sex-symbol », ses conquêtes d’un instant qui vont de Marilyn Monroe à Jacqueline Kennedy en passant par Edith Piaf, Marlène Dietrich, Ava Gardner feront parfois l’actualité.
Jouant le rôle de Marc-Antoine, son discours de politique générale après l’assassinat de Jules César, dans la pièce de Shakespeare mise en scène par Joseph Mankiewicz, est une démonstration universelle du discours totalitaire dont les modèles sont Lénine, Staline, Mao, et certains dirigeants de maintenant, suivez mon regard.
Sa rage de vivre sur les quais de New-York est un modèle difficilement dépassable avec cette force de conduire les ouvriers vers leurs droits, parfois insoutenable après son tabassage par la mafia ou cet autre tabassage du shérif Calder par des nantis d’une société dégénérée jusqu’à l’os qui ne veulent pas reconnaître la moindre justice humaine dans « The Chase » (La poursuite impitoyable)
Inoubliable aussi son rôle du Colonel Kurtz dans « Apocalypse Now » ou celui de Corleone dans « Le Parrain ».
Issu de parents alcooliques et violents, sa vie va basculer aussi dans la violence, dans la deuxième étape de son existence. Alors qu’il avait gagné beaucoup d’argent dans le cinéma et acheté une ile près de Tahiti, un meurtre a lieu dans sa propre famille et sa fille Cheyenne, impliquée indirectement, se suicide.
Profondément marqué, il va transformer sa vie en une longue solitude, entretenant des relations avec des tribus indiennes qu’il va aider financièrement et va s’isoler encore en devenant un radioamateur passionné en échangeant de longs soliloques avec des gens eux-mêmes isolés, disant qu’il pouvait ainsi être simplement lui-même.
JOSEPH MANKIEWICZ JULES-CÉSAR
ARTHUR PENN LA POURSUITE IMPITOYABLE (1966)
ELIA KAZAN SUR LES QUAIS (1955)
Dimanche 29 JUIN 2025
Au siège de notre association
7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN
LE NOUVEAU FILM DE LIONEL TARDIF (en trois parties)
REGARDS SUR L’HISTOIRE DU CINÉMA
Après avoir enseigné l’histoire du langage du cinéma pendant 40 ans à la Cinémathèque de Tours Henri Langlois que j’ai créée en 1972, après avoir fait des incursions à l’Université François Rabelais, à l’I.U.T. de Tours, dans des lycées audiovisuels de la Région Centre, et enfin réalisé moi-même une douzaine de films, je me suis aperçu que, finalement, peu de gens ont conscience que le cinéma utilise une grammaire comme celle des langues, pour diffuser des histoires, des créations, des sujets philosophiques et de la poésie.
Cette création est d’autant plus subtile, belle et profonde, quand on sait utiliser cette grammaire avec éloquence, d’une manière savante.
Car le langage de l’image, c’est quoi ?
Ce sont des plans plus ou moins longs, comme des notes musicales sur une portée qui ont des durées variées, des plans éloignés, rapprochés dans des cadres différents, avec des mouvements de caméras multiples avant, arrière, en plongée, ou contre-plongée. La subtilité des éclairages sur des paysages, des intérieurs, des objets, des personnes, des visages qui vont jouer sur toute une gamme d’ombres et de lumières.
Grâce au montage, le collage des plans, on met ces plans en résonance comme des notes de musique. Ce choc de la rencontre entre deux plans, de la sortie ou de l’entrée des personnages dans le cadre, leurs déplacements dans l’espace obéissant à une synchronisation particulière.
Puis il y a la direction des acteurs, art suprême comme au théâtre, seulement – à la grande différence de la scène- où un chuchotement doit être entendu par toute l’assistance, alors qu’au cinéma un regard en gros plan ou un soupir suffisent.
Par contre, c’est par le choix des voix, pour les femmes : soprano, mezzo-soprano et contralto, pour les hommes : ténor, baryton et basse – comme à l’opéra – qu’on identifie un grand metteur en scène en plus de la direction d’acteur. Savoir capter la sensibilité du comédien qui va traduire l’état d’âme du réalisateur.
Puis il y a les choix des costumes et des décors, la précision du choix des objets et enfin, intervient, avec l’arrivée de la couleur, la résonance des divers coloris, comme chez l’artiste peintre.
Cette exposition est une base, car il y a bien d’autres subtilités qui interviennent en fonction de la création artistique.
Pour exemple, la rencontre entre l’image et la musique peut être si forte que le grand S. M. Eisenstein fit l’expérience suivante avec le compositeur Serge Prokofiev sur son film « Alexandre Nevski » : il fit écrire la musique du futur film par le musicien selon les données du récit et composa ses images sur les notes de la partition musicale. Le résultat est génial.
Dans le film que vous allez voir, je présente certains aspects de la création cinématographique en suivant l’évolution historique de ce qu’on a appelé, avec juste raison, le 7ème Art.
C’est bien sûr un choix parmi d’autres que j’aurais aimé approfondir, mais le temps d’une projection a ses limites.
J’espère que vous serez séduits cependant par mes choix.
Lionel Tardif