SEPTEMBRE 2025

Dimanche 7 SEPTEMBRE
Au siège de notre association
7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN
Analyse d’extraits de films  et débats : 
LA CHUTE D'UN TYRAN, LA CHUTE DU NAZISME ?
LA QUESTION EST PERTINENTE PAR LES TEMPS QUI COURENT
CES DEUX FILMS VOUS EN DONNERONT UNE RÉPONSE CINGLANTE.
SI VOUS VOULEZ AVANCER UNE RÉFLEXION SUR LE GENRE HUMAIN, VOUS DEVEZ VOIR CES DEUX FILMS, ET ENSUITE VOUS INTERROGER SUR LA FACE CACHÉE DE L'HOMME.
LA RÉPONSE VOUS DONNERA SANS DOUTE LE VERTIGE. MAIS C'EST PEUT-ÊTRE GRÂCE À CE VERTIGE QUE LA RACE HUMAINE AVANCERA VERS SA RÉDEMPTION.

LA CHUTE (2004) de Oliver HIRSCHBIEGEL

JUGEMENT A NUREMBERG (1961), DE STANLEY KRAMER, 
 


Dimanche 21 SEPTEMBRE
Au siège de notre association
7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN
Analyse d’extraits de films  et débats : 

AUTOUR DE SHAKESPEARE

QUELQUES VISIONS CLÉS DANS L’ŒUVRE DE WILLIAM SHAKESPEARE

L’homme de Stratford sur Avon est un auteur immense et universel.

Son parcours de vie l’ayant amené à observer de près les puissants, en l’occurrence ceux de la Cour d’Angleterre, il en analysa les origines du pouvoir, avec ses déviations, leurs conséquences et les problèmes insondables qui en découlent.

C’est en premier, Richard III qui m’a fait découvrir toute la dimension dramatique de William Shakespeare. Son personnage, le Duc de Gloucester, nous montre sa marche impitoyable vers le trône par-dessus les cadavres, son triomphe et sa chute.

Richard n’est pas beau, difforme, les femmes le repoussent mais, en même temps, il a une claire conscience de son physique. Pourtant, son intelligence lucide, tranchante, transcende cette tare avec aisance et, bien loin d’en faire un motif de honte, il l’assume avec une espèce d’allégresse.

Dès le début de la pièce, Richard est présenté au spectateur dans toute sa scélératesse, cynique. Il est le Machiavel de la brutalité. Il agit, manœuvre, tire des plans, des ficelles. Son entrain diabolique et sa jovialité sont des traits aussi essentiels de sa nature que sa cruauté et son absence totale de scrupules. Il va jusqu’à étouffer des petits princes innocents dans la Tour.

Le Duc de Gloucester, devenu Richard III, nous rappelle des assassins, pervers et psychopathes actuels qui nous pourrissent l’existence avec la volonté de nous anéantir ainsi que notre pays. 

Face aux scélérats, aux vicieux, aux assassins, il y a le Noble Hamlet qui rayonne dans l’œuvre de Shakespeare. Sa plus belle adaptation cinématographique fut celle de Grigori Kozintsev avec le soutien d’un nobélisé, le grand Boris Pasternak, qui a retrouvé les assonances en russe de la si belle langue anglaise. Pour incarner le Prince du Danemark il y a eu le visage  inoubliable de Innokenti Smoktounovski. Ce Shakespeare russe est inoubliable.

Le point de vue d’Hamlet sur le monde donne un aperçu de la dimension de l’œuvre : » Qui supporterait l’outrecuidance de l’homme orgueilleux, la lenteur des lois, l’insolence de celui qui est investi d’une charge, et les quolibets que le mérite patient reçoit des indignés. »

La marche du monde, de la vie, de la mort, parsème l’œuvre de Shakespeare.

Ainsi Macbeth :  » la vie n’est qu’une ombre qui chemine, un pauvre comédien qui se pavane et s’agite sur la scène du monde, qui a son heure et dont ensuite on ne parle plus : une fable racontée par un idiot, plein de bruit et de fureur qui ne signifie rien » 

Sa vision du monde pouvait être blafarde, mais il en accepte le destin commun à tous. En contrepartie de la douleur, il était capable de jouir profondément. Ainsi vivaient Falstaff et le futur Roi d’Angleterre mais, lorsque ce dernier le devient réellement, il « tue » son ami de ripaille d’un regard (Orson Welles/Falstaff).

« L’hérétique n’est pas celui qui brûle sur le bûcher, c’est celui qui l’allume ». – Conte d’Hiver

Le regard sur les hommes pouvait être, comme nous l’avons vu, implacable.

 Sa poésie visionnaire transcende toute sa littérature.

   « Nous sommes faits de la même substance que les rêves, et notre brève vie est entourée par le sommeil »La Tempête

Il sait que lorsque la Royauté s’éteint, elle ne meurt pas seule, mais comme un tourbillon, elle entraîne avec elle tout ce qui lui est proche. Ses personnages sont écrasés par le destin.

L’amour d’Othello pour Desdémone prend des dimensions cosmiques et visionnaires. « Il me semble qu’il devrait y avoir maintenant une immense éclipse de soleil et de lune, et que la terre devrait s’ouvrir en cataclysme. »  Nous sommes dans l’Apocalypse de Jean et, plus près de nous, dans les visions de Fatima.

Les deux films qui illustrent ici l’œuvre de Shakespeare avec tout d’abord « Le Marchand de Venise » – qui met en valeur une magnifique comédienne : Lynn Collins – nous emmène à une époque où les habitants de la République de Venise étaient divisés entre Chrétiens et Juifs qui pratiquaient l’usure. Dans le cas de non-remboursement de la dette, la sentence était une coutume cruelle, le prélèvement d’une livre de chair sur le corps de l’endetté. Mais cette coutume barbare est atténuée sur le ton de la comédie. Toute la scène du jugement où s’affronte la notion de justice littérale et celle de la clémence. La présence de la belle Portia hausse le dénouement à un amour inconditionnel qui s’ouvre par une scène onirique sur une île de rêve.

Shakespeare s’est essayé à un équilibre difficile et réussi, celui du drame et de la comédie.

Avec Roméo et Juliette, la légende du fameux balcon de Vérone où eurent lieu les rencontres secrètes de Juliette et de Roméo – dont l’authenticité est niée par les historiens mais partagée par tous les amoureux qui se rendent en pèlerinage jusqu’à aujourd’hui – donne à la pièce un rayonnement universel derrière la tragédie.

ROMEO ET JULIETTE (1968), de FRANCO ZEFFIRELLI

LE MARCHAND DE VENISE (2004), de Michael RADFORD

CE QU’A VOULU Y METTRE SHAKESPEARE

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