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Analyse d’extraits de films et débat
SOIRÉE CHANT, MUSIQUE ET DANSE : LA CALLAS ET LA JOTA
Depuis quelque temps je voulais vous proposer une soirée qui réunit ces trois arts majeurs, des arts qui nous emmènent souvent dans des dimensions intemporelles.
Mais il me fallait réunir des spécialistes pour qui ces arts scéniques sont une « seconde vie ».
Je vous avais déjà présenté des films de Carlos Saura qui consacrait la deuxième partie de son œuvre cinématographique à mettre en valeur ces chants, ces musiques et ces danses traditionnelles en Espagne, son pays d’origine, mais aussi au Portugal et en Argentine.
Et j’ai découvert la Jota, un art qui m’a particulièrement touché et fasciné. Il en a fait, sans doute, son plus beau film.
Puis, toujours en quête d’absolu, j’ai découvert ce film sur Maria Callas la plus grande diva de l’histoire de l’Opéra, un art majeur qui a traversé les époques. Se rendre à l’opéra a toujours été, dans l’histoire de l’art, aller à une messe culturelle pour y entendre parler le Créateur.
Maria Callas avait cette dimension mystique inoubliable. Entendre Norma, Tosca, ou Carmen et nous partons dans les prairies d’or du chant classique.
Et il y a eu Franco Zeffirelli (le Christ, François d’Assise et Roméo et Juliette le couple éternel, personnages sacrés qu’il fit jaillir de sa caméra) qui avait dirigé plusieurs opéras de Maria Callas et construit plusieurs de ses costumes scéniques.
Mais parlons un peu de Maria Callas. D’origine grecque, elle naquît en 1923 et vécut pendant 10 ans une histoire d’amour, comme certains de ses personnages chantés, avec l’armateur Aristote Onassis
Dans les années 40, alors qu’elle n’a que 17 ans, elle chante pour les soldats allemands et italiens et on découvre sa voix prodigieuse et exceptionnelle. C’était un phénomène vocal et une tragédienne de génie, « la Gioconda » de Ponchielli -dirigée par le chef Tullio Serafin dans les arènes de Vérone le 2 août 1947 – la consacre comme Étoile. En 1958, Maria Callas, avec « Norma« , ouvre la saison de Rome et triomphe à Paris dans « Tosca« . Elle portait en elle l’image même de la « Traviata« , la passion comme une ombre qu’elle joue en 1955 à la Scala de Milan et entre dans sa légende. Elle fut dirigée, à cette date mémorable, par le grand Carlo Giuliani dans une mise en scène de Luchino Visconti. Cet opéra est entré dans l’histoire ; Violetta, modèle du romantisme, trouve la rédemption dans l’amour, mais femme objet ballottée par la passion et le désir des hommes, elle s’épuise face à la fatalité, bien que son rayonnement nous conduise dans les cimes.
Elle triomphe au Covent Garden, en 1965, avec de nouveau « Tosca« .
Fausse note vite oubliée elle tourne avec Pasolini « Médée » au cinéma en 1969. Le récital du Japon, en 1974, est de nouveau un sommet de son art de tragédienne.
Elle a joué une quarantaine de rôles dans une carrière relativement courte.
Elle eut une vie d’artiste flamboyante et une vie personnelle triste et tourmentée.
Elle nous quitte en 1977 à Paris, à l’âge de 53 ans : elle aurait absorbé trop de tranquillisants, mais personne ne peut affirmer cela.