Samedi 10 août 2024

Au siège de notre association

7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN

Analyses d’extraits de films et débats

LA MÉMOIRE PUIS LA RÉALITÉ

AVEC FRANCESCO ROSI ET BARBET SCHROEDER

« Voir clair et mourir » disait Francesco Rosi.

Le dernier des géants du cinéma italien est parti. Celui qui toute sa vie lutta contre la mafia au péril de sa vie. Enfant du néoréalisme, il avait inventé le film enquête politique (Salvatore Giuliano) et devint l’un des cinéastes les plus primés du monde.

« J’ai toujours– disait-il- ressenti une urgence à produire un cinéma qui pourrait aider à comprendre la réalité des choses, de la politique, de l’économie mais aussi de la criminalité, qui sont tous liés. »

Le directeur de la Mostra de Venise Alberto Barbera souligne « sa rigueur absolue, son refus du compromis combiné à un sens du récit et de la beauté visuelle. »

Roberto Saviano, l’auteur de « Gomorra », dira « Personne n’a su raconter le pouvoir comme lui. »

Assistant de Visconti sur « La terre tremble », il apprend à utiliser des acteurs non professionnels et les ressources d’un décor naturel.

De « Main basse sur la ville » : la mafia des hommes de pouvoir pour se faire élire, « Les hommes contre » : la crapulerie des généraux en 14/18, « L’Affaire Mattei » : un créateur de   l’industrie pétrolière utilise des moyens en dehors de la doxa, on l’élimine dans un accident d’avion, « Lucky Luciano » : les différentes facettes d’un célèbre mafiosi qui manœuvre les autres tout en étant manœuvré à son tour puis éliminé, « Cadavres exquis » : un président de la cour suprême italienne dit au policier qui a tout dévoilé : « Dans l’ exercice du pouvoir judiciaire  il y a quelque chose du  mystère religieux, du dogme inviolable : les responsabilités individuelles ont disparu ; on punit la masse au hasard, un sur dix« . Rosi a été menacé pour sortir ce film.

J’ai eu l’immense honneur de lui remettre le Prix du Cinéma de Patrimoine en 2005 à Vincennes. La dimension humaine de cet homme était contagieuse.


L’itinéraire de Barbet Schroeder fut lié très souvent à la prise de risque.

Son parcours est si singulier.

Il commence par être critique aux « Cahiers du cinéma », collabore avec plusieurs réalisateurs de la Nouvelle Vague française et travaille notamment avec Godard et Rohmer. Il comprend très vite que, pour être libre de tourner, il lui faut le contrôle de l’argent. Il crée la Maison de production du Losange.

Et il commence à réaliser une œuvre incroyablement hors norme et souvent dangereuse. L’originalité de cette œuvre le conduit sur presque tous les continents, aux marges du documentaire et de la fiction.

Il aborde tous les sujets scabreux et en prise directe avec notre civilisation. La drogue dans « More », l’alcool dans « Barfly », la dictature politique avec « Général Idi Amin Dada » où là il prend beaucoup de risques car tournant dans l’antre du diable ; le dictateur ougandais chargé de crimes monstrueux dans une scène joue au clown, en distribuant aux spectateurs présents beaucoup de mensonges et chacun y découvre la figure d’un être sanguinaire ; à Medellin en Colombie, il tourne « La Vierge des tueurs », où, dans cette ville gangrenée par la drogue, un garçon de 12 ans d’un seul regard vous abat d’une balle de revolver. La mort rôde dans chaque rue.  »L’avocat de la terreur, Raoul Vergès, » un être subversif, tout un ensemble de contextes politiques d’une époque qui ressemble si bien à la nôtre : Vergès défendit les pires assassins de l’histoire : Djamila Bouhired, militante du FLN, Klaus Barbie, officier SS, Carlos, bandit international, Pol Pot le Khmer Rouge des millions de morts, et bien d’autres de grande envergure mais moins connus. Vergès avait une conception toute personnelle de la justice ; pour beaucoup, il a quelque chose de monstrueux, mais pour Schroeder c’était réaliser un film sur l’histoire contemporaine.

Voici quelques exemples de sa filmographie, mais dans chaque film il essayait de révéler, en embuscade, l’histoire du monde.

Chapeau bas pour ce réalisateur qui prit parfois les risques les plus inouïs pour faire, avec un immense talent, ses films.

flèche simple bleueBARBET SCHROEDER  AMNESIA (2015) Suisse

flèche simple bleue FRANCESCO ROSI LA TRÊVE (1997) Italie

Mardi 30juillet 2024

 

Au siège de notre association

7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN

Inscription obligatoire en raison des places limitées

SOIRÉE CINÉMA – ÉTUDE D’UNE OEUVRE À PARTIR D’EXTRAITS DE FILMS

flèche simple bleue  BERNARD Raymond LES MISÉRABLES (1934) RAYMOND BERNARD

en début de soirée
LA DANSE D’ISHTAR
Une danse très ancienne du Summer présentée au Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine
créé par la danseuse syrienne RYM CHARABEH qui sera présente parmi nous (Vous pourrez échanger avec elle et son compagnon Gaby   (compositeur et chef d’orchestre libanais)

Lundi 8 juillet 2024

Au siège de notre association

7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN

Technique cinématographique – Nouvelle journée d’échanges à partir d’extraits de films

TROIS FILMS D’AMOUR

10h : William DIETERLE  LE PORTRAIT DE JENNIE (1948)

2h15 : Déjeuner où chacun amène participation culinaire et boissons

14h30 : Toni BUI  TROIS SAISONS (2000) 

16h45 : Andreï KONTCHALOVSKY     MARIA’S LOVERS (1984)